Très bon reportage hier au soir sur Canal+ concernant l'organisation Moveon.
Intéressant de voir comment cela a démarré, comment cela s'est développé. Surtout comment cette organisation a utilisé les outils Internet pour se développer, interagir entre membres... sans oublier de donner de la présence physique à ces volontés, et des actions notamment au travers de l'achat d'espaces publicitaires ainsi que ce travail de fourmis pour inciter les citoyens à accomplir l'acte de vote.
Ce devrait être une bonne source d'inspirations pour beaucoup d'organisations, professionnelles ou non, comme les comités d'entreprises, les partis politiques, les associations d'actionnaires, les associations de consommateurs...
Effectivement, il faut tenir compte de cette culture américaine de l'engagement civique qui a retrouvé à cette occasion son mode d'expression naturelle (l'inconnu qui harrangue la foule à Central Park et lance le débat, les réunions de quartier, le mode de désignation des responsables locaux - juges, sheriff...), mais tout cela démultiplié par la force du réseau qui permet de donner un poids énorme à ces masses d'expressions individuelles communes.
Ce système pourrait-il fonctionner en France, sur le plan politique ? On peut l'espérer, mais j'ai quand même le sentiment que nos concitoyens sont trop refermés sur eux-mêmes pour dépasser le cadre du "virtuel". Peut-on imaginer un voisin qui vous invite à une soirée chez lui pour débattre et décider d'actions ? On peut l'imaginer... Le seul sujet sérieux dont j'ai entendu parler récemment visant à exploiter l'effet réseau de Facebook par exemple (Groupes, Viral...) concerne une intiative d'organisations d'évènements festifs. C'est un premier pas, mais c'est tout de même révélateur d'un certain état d'esprit.
Je ne parle pas de gauche ou de droite. Je parle simplement de pouvoir s'exprimer directement et de voir ce qui se dégage réellement de cette forme d'expressions, sans que cela passe par les filtres déformants de la presse. Vous n'avez pas remarqué que la Presse s'intéresse au contexte de la grossesse de Rachidat Dati, quand globalement Internet s'en fout ? La Presse s'intéresse aux détails de l'investiture d'Obama (marque du tailleur, couleur, pas d'écharpe...) quand Internet exprime une multitude d'émotions vécues permettant de palper l'atomsphère ?
Je ne parle pas non plus simplement des initiatives de certains médias ouvrant les commentaires, ou relayant uniquement des expressions de simple opposition, comme si dénoncer ou critiquer suffisait à parer de vertus.
Pourtant, les sujets ne manquent pas.
Ne serait-ce que le soutien financier actuellement accordé aux banques ? On ne mesure pas encore assez pleinement la responsabilité des entreprises de ce secteur dans le clash récent, mais surtout les blocages qu'elles sont en train de développer... Les banques n'ont pas de problèmes de fonds. Elles ont juste un problème de compétences et perdu de vue ce qu'était leur métier. Donc, comment en arrive-t-on à une situation où on négocie une non distribution de bonus contre un prêt, sans que cela ne fasse hurler personne ?
Comment accepte-t-on que le secteur automobile soit mis sous perfusion alors que les bénéfices des années passées n'ont pas servi à engager l'avenir (remise en cause du moteur à explosion fonctionnant à partir de pétrole) ?
Je suis définitivement impressionné par l'entreprise Canal+ et sa faculté à oser sortir de son quotidien pour proposer des actions thématiques. Au moment où le service public audiovisuel nous bassine avec des manques de moyens, Canal+ apporte la preuve que ce ne sont pas tant les moyens qui sont un problème, mais la créativité, l'imagination et la capacité à mettre en oeuvre.
C'est ainsi que cette semaine Canal+ a été décrétée "semaine anglaise" afin d'appuyer (et sûrement négocier un soutien important de la part du principal sponsor Eurostar) la mise en oeuvre de la nouvelle ligne Eurostar avec la nouvelle gare londonienne, St Pancras, mettant les deux capitales à 2h15 de temps. Pendant une semaine, on habille la chaîne aux couleurs d'une entreprise, mais de manière intelligente. Un publi-reportage à grande échelle.
Etant grand amateur de l'humour anglais, je ne pouvais manquer la soirée d'hier qui était consacrée à la présentation de séries à l'humour typiquement anglais. Entre autres, Litlle England qui pourrait se comparer à notre Groland ( sauf que les Anglais étant adeptes de l'autodérision, ils sont capables de se moquer d'eux-mêmes sans passer par un pays imaginaire), Extras avec Ricky Gervais qui raconte les tribulations d'un acteur et passe au peigne fin nombre de dérives sociales. A noter qu'Extras reçoit un "guest" (invité de marque) à chaque épisode. C'est ainsi que Kate Winslet se montre comme une arriviste seulement préoccupée d'emporter un Oscar, et Daniel Radcliffe (Harry Potter) comme un adolescent attardé uniquement préoccupé de jouer les hommes (quand sa mère n'est pas dans les parages). Enfin, dernière série : IT Crowd, qui raconte la vie de bureau d'une équipe de maintenance informatique. Que vous soyez "client" ou que vous ayez travaillé dans ce type de service, vous apprécierez la trop forte proximité à la réalité.
Tout ce que l'on peut souhaiter, c'est que ces séries soient prochainement diffusées en intégralité, et non à l'occasion d'une simple soirée. Sinon, il reste Youtube pour les découvrir...
John Paul Lepers annonce le lancement de son projet telelibre.fr pour le 24 janvier. Son lancement est à regarder ici.
Il nous apprend entre autres choses que c'est le début d'une nouvelle forme de média qui se développera via abonnement à partir de mai / juin (parce que la liberté a un prix ?) - il sera intéressant de voir comment réagissent les "webspectateurs" par rapport à ce modèle économique qui pourrait en inspirer d'autres si ça fonctione; et qu'il a cinquante ans (il utilise du Q10 le JohnPaul ?).
Pour ma part, j'attends avec impatience le lancement car j'apprécie le ton et la démarche de ce journaliste qui fait plutôt bien son métier.
La télévision belge n'a pas fait les choses à moitié pour mettre sur la table un sujet récurrent des discussions politiques qui agitent ce pays : l'opposition entre flamands et wallons et les vélléités nationalistes, voire séparatistes, de chacun des 2 camps.
France2, il me semble, avait touché il y a quelques mois au concept de la politique fiction avec Béatrice Schoenberg. L'émission avait été annoncée à grands renforts de "reportages teasing" les jours précédant l'émission pour expliquer qu'à partir d'études et rapports scientifiques, était développé un scenario catastrophe, qui portait sur la fin du pétrole... L'émission n'a pas pris d'ailleurs.
Les Belges quant à eux ont choisi la méthode, simple et franche à leur image, de ... la grande claque dans la gueule ! (Différents articles consultables ici)
Afin d'aborder le sujet des risques de partition entre Flamands et Wallons, la RTBF a démarré son émission par une interruption de programme annonçant que la partie flamande de la Belgique avait fait sécession, que le Roi avait quitté le pays, que c'en était fini de la Belgique.... pour expliquer une demi-heure après qu'il s'agissait d'une mise en situation afin d'ouvrir le débat.
Je ne sais trop quoi penser de cette initiative, mais je suis plutôt réservé sur cette méthode. On pourrait en faire de bonnes blagues belges afin de renouveler notre stock en France qui s'épuise de la mort de Coluche.
En fait, cela me semble un peu dangereux. Heureusement, il n'y a pas eu de réactions hystériques immédiatement qui auraient pu provoquer des dégâts autrement plus violents. Je ne suis pas certain que la télévision, et le journalisme gagnent grand chose à jouer cette mauvaise farce de la manipulation, de la fausse information présentée comme une vraie. Est-ce la course à l'audimat qui pousse une rédaction d'informations à jouer la surenchère sur les programmes de "diverbrutissements" afin de rendre attrayant un programme de débat de société ? Quelque part cela voudrait dire que la bêtise humaine poursuit son oeuvre...
A contrario, et au-delà du sujet traité par l'émission, si cela peut permettre que les gens prennent un peu de recul sur ce qui est diffusé et apprennent à rester vigilants, pourquoi pas ? Mais je ne suis pas certain que c'était l'objectif de la production.
Avec le développement des plates-formes vidéos sur le Web, la possibilité de se créer des "chaînes" sur ces sites... il ne fallait pas grand chose pour imaginer que prochainement ces sites chercheraient un relais sur les médias de masse...
C'est chose faite avec Sumo.tv qui diffuse des contenus qui lui sont envoyés par ses utilisateurs sur le canal 146 du réseau Skytv
- les autres réseaux ne devraient pas tarder à suivre
- la prochaine étape pourrait être un canal complètement personnalisé (on personnalise sur le site Internet, on consulte le flux correspondant sur sa télé...)
Depuis quelques mois, on assiste au développement (à l'explosion) du nombre de plates-formes d'échanges de vidéos. Les pionniers sont : Youtube, Googlevideos (qui a racheté le premier), Dailymotion pour la France (désolé, je ne connais pas les plates-formes qui doivent exister dans les autres pays...). Les grands médias commencent à s'intéresser au sujet : TF1 avec Wat, annonce récente dans CB Newsletter que Canal+ s'intéresse au sujet....
Avec la vulgarisation des moyens de productions (caméras numériques au même prix que les appareils photos, téléphones mobiles devenant de vrais centres de productions audio-visuels, logiciels "intuitifs" de productions vidéos...) on assiste d'une part à une explosion des contenus disponibles, d'autre part à une évolution (rupture) dans les modes de consommations de ces contenus.
Quelques sites préfigurent ce qui pourrait fortement se développer dans les mois qui viennent : la télé libre, à l'instar des radios libres des années 80.
On peut ainsi citer : Bonjour America, Zazon, Lamosatv - découvert via John Paul Lepers qui est lui-même en train de mettre en place un projet similaire pour accompagner la présidentielle...
Pour ma part, je commence déjà à disposer de suffisamment de sources pour me constituer un onglet dédié "WebTV" sur mon Netvibes. Et je me dis que le temps ne doit pas être si éloigné que je puisse paramétrer un canal de mon abonnement satellite pour regarder ces programmes sur mon écran télé (et plus seulement sur ordinateur). D'où l'intérêt des réseaux de diffusion pour accompagner (canaliser) le développement de telles plate-formes.
Cela ne règle pas le sujet du financement de ces productions, mais cela préfigure les bouleversements en cours...
Même si le grand spécialiste des séries c'est bien lui, je me suis rappelé que j'avais une rubrique Télévision (d'ailleurs, je ne sais plus trop pourquoi je l'ai créée celle-là). Donc, il fallait que je vous parle de MI5 tellement je suis bluffé par la manière dont les scénaristes ne se privent pas de supprimer à la fin de chaque saison (voire même en cours) des personnages qui apparaissaient clés au fil des épisodes. Tout d'un coup, boum, ils meurent. Vous me direz, le sujet s'y prête. Ce ne sont pas des gens, ce sont des serviteurs de l'Etat. Leur individualisme ne peut exister. Seul la réussite des missions, en l'occurrence la protection de l'Etat, doit aboutir. Mais de là à nous faire découvrir épisode après épisode des personnages auxquels on s'attache, pour les faire trébucher subitement, tout humain qu'ils sont, j'avoue que ça secoue. Les activités des personnages mises à part, ça ressemblerait presque à la vraie vie...
Reçu hier la clé USB de la société Haupauge qui permet de recevoir la TV sur son ordinateur. Beaucoup plus pratique que ces cartes vidéos encombrantes ou compliquées à installer. Simple à installer (si vous suivez bien les instructions), simple à paramétrer (pour scanner les canaux des chaînes). Pour le coup, je recommande à tous ceux (qui se font... au bureau) ou à ceux qui veulent permetre au reste de la famille de regarder autre chose que le sport à la télé (et je sais de quoi je parle).
Le Monde d'aujourd'hui présente un article sur la rencontre téléphonie / télé, et donc sur la confrontation des acteurs de ces secteurs (chaînes télé / opérateurs de réseaux) - Merci à PRLand pour avoir évoqué cet article.
Quelques remarques :
- Les grands opérateurs de télécommunications ne cachent pas leur volonté de passer d'un statut de transporteurs de voix et de données à celui de fournisseurs de services.Cela ne vous rappelle l'actualité des débuts du web entre les fournisseurs d'accès qui voulaient devenir producteurs de contenus (le grand rêve de maîtriser l'horizontalité des acteurs de la production à la diffusion de contenus... et alimenter les phantasmes à la Marvel de voir un méchant devenir matître du monde);
- Un peu de panique à France Telecom qui se fait tailler des croupières sur son activité Téléphone (cf. le profit warning d'hier et la claque de -8% du cours de l'action en séance - juste 5 milliards d'euros partis en fumée...), donc recherche de nouvelles activités pour tenir les engagements financiers;
- Qui eût crû que TF1 pouvait rencontrer un adversaire le faisant passer pour un nain ? S'il devait y avoir un combat pour les droits, il serait inégal : selon les données du cabinet OC & C Consultants, en Europe de l'Ouest, les revenus des médias télé étaient, en 2004, de 66,5 milliards d'euros, contre 237 milliards pour les opérateurs de télécommunications. Surtout, les grands opérateurs des principaux marchés européens (Deutsche Telekom, France Télécom, Telecom Italia, Telefonica, BT et Belgacom) devraient dégager des liquidités, de plus de 70 milliards d'euros entre 2005 et 2007. De quoi acheter de très nombreux droits, voire leurs détenteurs.
Remarquez FT en verlan c'est TF, hein ?
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