Pour celles et ceux qui désespèrent que les entreprises n'intègrent pas assez vite l'évolution des services Web disponibles ces 2 dernières années, qui ne comprennent pas pourquoi c'est si compliqué pour une entreprise d'accepter de faire son métier, à savoir d'entretenir des relations simples avec les gens qui veulent acheter leurs produits, avec les gens qui ont acheté leurs produits, voire avec les gens qui aimeraient acheter leurs produits... l'année 2010 va nous apporter notre lot continuant à creuser ce que j'appelais la rupture numérique. La rupture numérique pour moi, c'est le fait que les entreprises sont en train de décrocher gentiment de la société civile du fait qu'elles sont obsolètes dans leur organisation et leur équipement, qu'elles sont absentes des discussions qui font d'elles ce que les gens veulent en faire.
De rupture numérique, je pense que le concept a évolué en fracture numérique au cours de l'année 2009. Il est vrai que le contexte économique n'a pas aidé. Mais cela n'a pas arrêté les armées de "geeks" (un sandwich / café leur suffit) de poursuivre leur oeuvre et ces geeks mis bout à bout produisent une profusion de services que les entreprises ne parviennent pas à comprendre, donc encore moins à envisager comme pouvant les servir dans leur efficacité de fonctionnement.
Je crains que l'année 2010 risque d'accélérer encore le problème et que l'on assistera à de vrais fossés numériques.
L'Iphone a créé les balbutiements du véritable marché de l'accès à Internet en situation de mobilité ; et plutôt bien quand on voit les chiffres de l'Appstore. Les concurrents s'engouffrent dans la brèche ouverte, avec le renfort de Google Androïd et son premier modèle, le Nexus.
Les services mobiles qui participent de cette rupture mixent la géolocalisation et le communautaire. Il en est ainsi de OpenPlayce qui vous permet d'indiquer où vous êtes, de créer et qualifier le lieu qui peut donc être un restaurant, un hôtel, une entreprise, un musée... ce qui fait que vos "amis" savent où vous êtes, que lorsque vous êtes dans un endroit, vous savez si des amis sont à proximité, si des lieux intéressants (et qualifiés / commentés) par vos amis sont là...etc.
Le plus fort en la matière c'est bien évidemment Google qui vient justement de commencer à mettre ses gros sabots dans le plat avec son initiative "Near me now".
Alors certes, vous n'avez pas les avis directs de vos amis, mais vous avez la qualification de tous ces internautes qui donnent leur avis ou cliquent sur les étoiles permettant de qualifier un résultat.
Autant dire qu'à la place de toutes les entreprises qui se sentent tranquilles sur les services de proximité, considérant que leurs bases sont les mieux qualifiées (Afnor, Axa...etc) je m'inquiéterai.
Pourquoi irais-je appeler mon assureur quand je suis à l'étranger si j'ai besoin d'un médecin "Near me now", alors que Google me donnera immédiatement la réponse ? Pourquoi irais-je sur un service (compliqué comme d'hab) pour trouver un plombier ou un dépanneur en tout genre quand la carte qui s'affichera sur mon mobile me donnera les réponses possibles, avec la qualification de mes amis me permettant d'identifier le meilleur (tout du moins celui qui aura fait concensus) ?
Il ne suffit pas d'avoir un site Web... Il faut encore que ce site Web existe lorsque j'en ai besoin (c'est à dire autrement que lorsque je tape le nom de l'entreprise). Il faut que ce site Web me permettre d'échanger avec les autres. Il faut que ce site Web me suive partout.
Can you near me ?
Appmakr vous permet de créer quasi instantanément une application Iphone. Bon, c'est une application fonctionnant sur un principe de mashup de flux RSS. C'est pas clair ? Vous pouvez facilement proposer une application présentant X flux RSS de votre choix. Chaque flux sera accessible via un onglet au sein de l'application créée.
Logo, image d'accueil, image de tête, couleurs... sont paramétrables. Il ne vous reste plus - moyennant un paiement assez light, qu'à soumettre votre application à l'Appstore. Et faire ainsi partie des 100.000 applications disponibles qui ont généré 3 milliards de téléchargements depuis 18 mois que l'Appstore a été créé... ça laisse songeur...
Si vous le souhaitez, vous pourrez même associer votre compte "Annonceur" pour diffuser vos publicités (pour cela, il faut avoir un compte sur l'un des réseaux Admob ou Medialets - pour l'instant).
Alors certes c'est de l'application "basique", en mode diffusion d'informations. Mais depuis le flux RSS, rien n'empêche les utilisateurs de se rendre ensuite sur la source pour commenter s'ils en éprouvent le besoin.
Au moins, pour une première expérience, cela peut permettre à votre organisation de se familiariser avec ce nouvel écosystème (web mobile), comprendre comment cela fonctionne pour qu'une application soit disponible sur l'Appstore ? Quelles sont les informations dont on dispose en ce qui concerne les téléchargements, les utilisations ?...Etc. Une fois ces points acquis, il sera plus concret d'envisager des services exploitant réellement les fonctionnalités d'un service mobile : gestion de profil, mise en relation, action (commentaire, vote, note...), géolocalisation...etc.
Du reste, pendant ce temps-là, à n'en pas douter Appmakr aura probablement également évolué de son côté.
Emmanuel Vivier (Vanksen) nous livre quelques éléments de réflexions sur sa vision du marketing tendances 2010. Et c'est plutôt bien vu. Donc, je vous invite à aller lire l'article complet sur le site de Culture buzz. C'est un exercice que j'apprécie et qu'il m'arrive de pratiquer (je ne sais pas pourquoi, c'est plutôt vers juillet que ça me prend moi) qui consiste à reprendre un grand nombre des sources ou informations qui nous ont marquées et de les mettre en perspective avec une démarche mi-analytique, mi-systémique, mi-intuitive (oui, je sais trois mi...) car en la matière, il faut aussi sentir un peu l'air du temps. On apprend autant en regardant les gens manipuler des ordinateurs ou des téléphones qu'en lisant des études bourrées de chiffres.
Je constate avec beaucoup de plaisir que Manu sait où il va et comprend pas mal de choses :
- la montée toujours en puissance de Facebook,
- l'aternative Youtube à la TV,
- le nécessaire sérieux à renforcer de la part des développeurs de ces plates-formes (roadmap)
- la professionnalisation d'un certain nombre d'acteurs de ce media dit alternatif
- la quasi impossibilité pour les agences traditionnelles de comprendre et de fonctionner selon ces nouveaux modes (héhéhé...)
- la résistance au changement, le manque de compétence... dans les entreprises : "Comment comptent-elles échanger avec leurs clients quand la plupart des sites 2.0 sont tout simplement bloqués dans la majorité des grandes entreprises ! On en arrive à une situation paradoxale où les marques sont plus lentes et moins bien équipées qu’un simple internaute !" Et ça c'est un sujet sur lequel ce n'est pas faute de vous avoir prévenu depuis un bon bout de temps.
- la montée en puissance des agences digitales sur les mécaniques offline (c'est plus facile d'apprendre dans ce sens)
- malgré ces incompétences tant internes qu'en agences, la poursuite de la montée en puissance des budgets online par rapport au offline ou aux medias traditionnels avec tout le problème de modèle économique que cela peut poser
- la montée en puissance des offres et des besoins en matière de monitoring et de veille de réputation
- avec l'Iphone, le mobile fait enfin son entrée sur le marché, géolocalisation et réalité virtuelle en plus, mais dans la continuité de ce qui se passe sur internet via ordinateur, le m-commerce sera social (donc interactif, et pas simplement réceptacle à messages promotionnels)
Bref, une bien belle synthèse. Encore faudra-t-il qu'elle puisse être lue par des responsables de marques ou produits... Une bien belle année qui s'annonce. Pour certains.
Pizza Hut, selon le site Mashable qui reprend lui-même des informations provenant de Mobilemarketer, aurait réalisé 1 million de CA (US$) depuis le lancement de son application Iphone, il y a 3 mois.
Dans le même temps, je n'arrive pas à être trop surpris. Ce que les articles ne nous disent pas du reste, c'est si ce chiffre vient en plus, ou si c'est au détriment des commandes "habituelles" via téléphone (quand on parle à quelqu'un...).
Si les chaînes de restauration ont plutôt intérêt à se pencher dès à présent sur le sujet, il ne faut pas croire que la simple mise en ligne d'une application va facilement augmenter les ventes. En particulier, il va falloir distinguer les chaînes type Pizza Hut qui ont un circuit de ventes par livraison bien établis. Appelez via son téléphone "normal" ou via une application de son téléphone ne change pas fondamentalement la donne. Pour les chaînes chez qui il faut se rendre pour déjeuner ou diner, il va falloir trouver d'autres "arguments" que la simple géolocalisation...
(ça vous laisse aphone... désolé, fallait que je la fasse).
Google, dans la poursuite de sa stratégie de bonne compréhension du Web, autant pour l'entreprise que pour les responsables de sites Internet qui peuvent ainsi améliorer l'accès à la bonne information, renforçant en cela l'efficacité de Google (oui, c'est un cercle vicieux et vertueux...), le grand ordonnateur du Web s'attaque désormais aux usages des sites web développés pour des usages depuis des appareils mobiles.
L'annonce est développée sur le blog présentant les dernières fonctionnalités du service Google Analytics.: "Google Analytics peut maintenant effectuer le suivi du trafic vers votre site Web pour mobile à partir de tous les appareils compatibles Web, qu'ils utilisent ou non JavaScript. Pour ce faire, vous devez ajouter un extrait de code serveur dans votre site Web pour mobile. Ce code sera disponible dans tous les comptes au cours des semaines à venir. Cette version prendra en charge les fichiers PHP, Perl, JSP et ASPX."
J'avais déjà abordé ce sujet par le passé à l'occasion de présentations sur l'évolution du Web, et en particulier, avec le développement de l'UGC et des réseaux sociaux ou sites communautaires d'aboutir à cette notion de marché qui devient finalement une grande discussion.
L'acte d'achat n'est au final qu'une action très limitée dans le temps qui hérite au préalable de recherches d'informations : les avis des autres, les commentaires, ce qui est vrai dans le discours officiel de l'entreprise, ce à quoi il faut faire attention...
Logiquement, cela conduit à s'interroger côté entreprise sur ce qu'est une discussion. Positivement, pour développer un échange sincère avec ces gens qui ont un avis sur le produit ou le service. Cyniquement, pour en comprendre les mécaniques et agir dessus (influer).
Mais finalement quand on cherche à définir ce qu'est une discussion, on se rend compte qu'il est plus aisé de définir ce que ce n'est pas, plutôt que ce que c'est. Et cela fait deux fois que je me fais coincer là-dessus. Même Wikipedia est plutôt léger là-dessus. "Discussion" renvoie directement sur la page "dialogue" et la définition comporte une section consacrée à "Ce que le dialogue n'est pas".
Voici donc une tentative wikipediesque pour définir ce qu'est une discussion.
Une discussion est un processus itératif fait d'échanges interactifs d'informations entre plusieurs personnes, a minima entre 2 personnes. Interactif ne signifie pas forcément numérique, mais qui relève de l'interaction. Il y a discussion lorsque chacune des parties réagit aux signaux de l'autre partie. La confrontation des signaux a pour objectif d'enrichir la connaissance des différentes parties. Cela implique l'écoute qui est le point de départ constituant le prolongement de l'échange.
Bic entre sur le terrain du téléphone mobile avec son Bic Phone.
J'ai mis un peu de temps à trouver le site Bic Phone, du fait sûrement de l'utilisation de la petite protection de marque (le R entouré d'un cercle) qui est attaché au mot Bic et que Google ne doit pas très bien apprécier tandis que les internautes, qui ne respectent décidément rien, ne pensent même pas à saisir cette précision juridique lorsqu'ils font une recherche sur Google... C'est toutefois un problème que l'agence en charge de la réalisation du site devrait régler rapidement (je crois savoir que c'est une agence spécialisée en buzz et autres tactiques de marketing viral, qui doit vraisemblablement connaître ces problèmes de meta tags).
Plus largement, je me dis que cela ne doit pas être simple pour Bic d'entrer sur ce territoire, sachant que le premier réflexe qui vient à l'esprit de tout consommateur exposé à cette marque est de penser "produit jetable" (et jetable ne veut pas dire "durable" ce qui complique sûrement l'exercice en ce moment...). Le concept de "télephone jetable" est un peu compliqué à matérialiser... Sauf qu'évidemment, le Bic phone n'est en rien jetable. En fait, c'est un téléphone comme les autres, de chez Orange, mais disponible en orange ou en vert.
C'est ce que nous apprend l'Atelier : "permet aux propriétaires d'un mobile et de l'application dédiée
d'effectuer plusieurs opérations bancaires courantes. Il leur est ainsi
possible de réaliser des transactions sécurisées, de consulter leur
compte ou de régler leurs factures. Le tout 24 heures sur 24".
Que penser de ce type de projets pilotes qui sont pour l'instant en test dans les pays aussi avancés que le Kenya, l'Ouganda et la Colombie ? Nos banques nationales me semblent vraiment à la ramasse...
Beaucoup de choses sont attendues sur mobile : l'arlésienne de la géolocalisation, les codes barres 2D, 3D, les applis en Flash (que quand tu l'installes sur ton téléphone, tu peux plus la retirer ce qui est le gage d'une parfaite rétention client - hihihi), la TV sur mobile...etc.
Bien entendu, tout le monde attend ce que vont faire les Google, Yahoo, MSN sur ce sujet. Ils n'ont pas l'air très pressés. D'autant moins pressés que les opérateurs font tout ce qu'ils peuvent pour (ne pas) expliquer que sur le Web, ils ont loupé le coche et laisser des usages "gratuits" se développer... mais que là, ils n'ouvriront pas les vannes comme ça. A moins qu'un acteur comme Apple les bouscule.
En attendant, chacun prépare ses petits packages de services. Pour voir. Ainsi MSN lance son service MSN Mobile. Vous pouvez donc retrouver sur votre téléphone qui se déplace avec vous les services de Mail, Recherche, Temps, Sports, Cartes, Finances.. et bien sûr les Spaces et le Messenger. Mais là, avec le service Messenger, c'est bizarre, car en France c'est Bouygues Telecom qui a un partenariat avec Microsoft pour pouvoir disposer de Messenger sur son téléphone (Messenger sur le téléphone mobile, c'est le service Twitter pour les jeunes...), moyennant un abonnement... Ne cherchez pas Bouygues Telecom dans la liste des Wireless Carrier proposée par MSN Mobile. Vous ne le trouverez pas. En revanche, vous trouverez SFR (sic !). Mais pas Orange non plus.
Bref, a priori, si vous êtes chez SFR, vous pouvez avoir le service Messenger sur votre téléphone de poche - gratuitement, mais si vous êtes chez Bouygues Télécom, il vous faut passer par le service d'abonnement payant. Si vous êtes chez Orange, vous êtes sûrement marron...
Les services sur mobile vont avoir énormément de mal à se développer... Même dans un pays comme le Japon où tout était en place depuis 2004, les services de porte-monnaie électronique commencent à peine à se confirmer. Plus de 3 ans avant que l'offre ne rencontre enfin sa demande. Trop de spécificités logicielles et matérielles existent qui font obstacle à la bonne propragation des services (offres compliquées, parcellées selon les opérateurs ou les constructeurs, quasi impossible à Marketer, modèles économiques également obscurs...) dont on ne peut savoir s'ils rencontreront leurs marchés. Tant que c'est embryonnaire, peu d'acteurs bougent. Peu d'acteurs signifie peu d'offres, donc encore moins de demandes...
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