Pour ceux qui n'auraient pas suivi, Radio Head, groupe de musique, a décidé de mettre à disposition son dernier album en téléchargement payant à la discrétion du client (le client décide lui-même du prix qu'il met). Le retour de la quête après le spectacle en quelque sorte. A ce sujet, il faut rappeler que Gustave Parking pratiquait ainsi lors de ses spectacles : prix d'entrée très bas (de sorte à couvrir les frais de locations de salle) et quête à la fin du spectacle (vous complétez à hauteur de votre humeur).
L'expérience Radio Head permet toutefois de disposer d'une étude de marché grandeur nature et de terrain. Ce ne sont pas ici des intentions qui sont recueillies et analaysées. C'est une réalité concrète, qui est celle-ci après une semaine : 1,2 millions d'albums vendus, au prix moyen de... 8 dollars pièce. Près de 10 millions de dollars en une semaine, c'est pas mal, d'autant que c'est directement pour le groupe. En circuit de distribution traditionnelle, le groupe aurait dû attendre la vente de près de 6 millions d'albums (en considérant un prix de vente de 17 dollars - prix habituellement constaté, et une part de 10% pour les artistes - ce qui est généreux).
Il ne faut pas rêver, une telle opération n'est pas à la portée de tous les artistes. Radio Head n'est pas né d'hier et dispose d'une base de fans suffisamment importante pour pouvoir s'affranchir d'une maison de disque et d'intermédiaires de distribution. Ceci étant, cela donne matière à réflexions pour les "majors" de l'industrie musicale d'une part en ce qui concerne le prix moyen d'un album (un "sondage" réalisé auprès de 1,2 millions de personne qui sont passées à l'acte devrait être considéré avec sérieux), pour les artistes en herbe d'autre part qui ont tout intérêt à exploiter les réseaux sociaux pour se développer leur propre amorce de communautés de fans.
Il serait toutefois intéressant de disposer de la décomposition type du chiffre d'affaires d'un groupe musical entre vente de musique, concerts, accessoires (T-shirt et autres gadgets...). Cela permettrait d'éclaircir et positionner correctement le débat sur la vente de musique. On s'apercevrait peut-être que la vente de musique est la part la moins importante (mais je parle des artistes qui sont capables de se produire en concert, pas des compilateurs et autres samplers...). En ce cas, il serait logique de se dire que la diffusion de musique peut être considérée comme une action de promotion visant à faire connaître un artiste pour inciter les auditeurs à venir aux concerts et acheter des accessoires. Si j'osais pousser le bouchon, je dirais que les radios devraient revoir leur modèle économique arguant du fait que diffuser un artiste revient à lui offrir un espace publicitaire...
radio head a de beaux jours devant lui
ca calme les remistes et ca rend les bourgeois plus cool les bobos en sont fans !
Rédigé par : al | 03 fév 2011 à 19:57